FRUGES : une centenaire bon pied, bon œil.

Elle fume pas, elle boit pas comme Jeanne Calment qui fut en son temps la doyenne des français à 122 ans et attribuait sa longévité au verre de porto qu'elle buvait journellement. Finalement Germaine Maniez, née Gérardy, la nouvelle centenaire frugeoise, n'a pas de secret, si ce n'est de : "prendre la vie comme elle vient". Née le 2 mars 1911 à Lille, elle a ensuite été élevée par sa grand-mère, à Vermelles, dans le Pas de Calais. C'est là qu'elle rencontre Alexandre Maniez, à 16 ans, qu'elle épousera quatre ans plus tard, le 18 avril 1931. Un mari mineur qui décédera malheureusement en 1952, en pleine force de l'âge, laissant Germaine seule avec ses deux enfants Jean et Yvette. Cette dernière, qui a épousé Michel Duthoit, débarque à Fruges pour reprendre un commerce de proximité de l'enseigne Spar, rue d'Hesdin, à côté de la mairie, en 1965. Elle tiendra le magasin durant plus de trente ans pendant que son époux, commerçant ambulant, servait ses clients à domicile. Et ce avant de fermer boutique en 1996. Encore maintenant ses anciens clients l'appellent "madame Spar". Après le décès de son fils en 1987, et une petite alerte de santé, Germaine débarque à Fruges chez elle en 1999. L'air tonique et vivifiant du hameau de Gourguesson, ou sa fille et son gendre coulent une retraite heureuse, semble lui convenir à ravir. En effet à 100 ans elle possède encore toutes ses facultés, physiques et intellectuelles, mais aussi un "fichu caractère" selon sa fille et sa voisine. A la fois placide et philosophe, et malgré tous les bouleversements qu'elle a connu,  les guerres, les faits de société, les progrès de l'humanité : "je me suis toujours habituée à tout sans me plaindre, ni implorer qui que se soit". Et accepté les bonnes comme les mauvaises choses. En cette période hivernale, ses journées sont occupées à remplir des grilles de mots "pêle-mêle". A chaque élection, elle met un point d'honneur à accomplir son devoir civique, sans l'aide de personne, car elle s'intéresse à tout et ne raterait pour rien au monde les informations. Elle aime aussi beaucoup à la télévision les émissions sur les animaux, et encore de Chavannes, Lagaff et ..... "plus belle la vie". La vie justement, à l'image de sa fille Yvette, elle la croque à pleines dents, sans excès mais avec délectation, savourant le bonheur qui est le sien. Comme le champagne qui a coulé à flot à Gourguesson ce mercredi car, outre la famille, la municipalité, sous la conduite de Jean-Jacques Hilmoine, et Jean-Marie Lubret, sont venus lui rendre hommage.