Rien ne va plus chez les sapeurs pompiers du centre de secours de Fruges. Les élus remettent aussi en question les services départementaux de secours.

FRUGES : La colère monte dans les campagnes : les services de secours remis en cause.
La Sainte Barbe est généralement l'occasion pour les responsables du centre d'incendie et de secours de Fruges de dresser le bilan de l'année écoulée et de se projeter vers l'avenir. Mais cette année cette cérémonie en a surpris plus d'un car placée sous le signe de la revendication, voire de la colère. Le major Jean Luc Scappe, commandant le CIS, a mis le premier le feu aux poudres en dénonçant : "la carence et la démobilisation du personnel en service". Et de rappeler que la mission des sapeurs pompiers est d'abord de servir et que certains semblent l'avoir oublié selon lui. "Notre qualité d'intervention qui est reconnue, ne peut-être que le résultat d'une préparation en amont des hommes, des techniques, des matériels". Mais pour cela il faut des sapeurs formés et dotés de matériels récents. Pour l'année 2003, 654 sorties ont été effectuées dont 70% de secours à personnes, 18% pour des opérations diverses et seulement 12% pour des incendies. Aux yeux du major Scappe ces chiffres ne veulent rien dire car seul compte le service rendu à la population. Il a ensuite enfoncé le clou en revenant sur la motivation qui : "devrait être une condition sine qua non d'engagement dans la profession". Il a cependant terminé son propos plus sereinement en parlant notamment des jeunes sapeurs pompiers (JSP) et de la modernisation des véhicules d'intervention. De son côté Jean Jacques Himoine, avec la verve qu'on lui connaît, a tiré à boulets rouges sur le fonctionnement du SDIS (syndicat départemental d'incendie et de secours) qui centralise désormais tous les appels à Arras. En citant plusieurs exemples repris sur le terrain (Fressin, Bomy) il a parlé de dysfonctionnements et d'inégalités des services d'urgence en zone rurale. Il s'agit pour lui d'un retour en arrière sans précédent qui pénalise lourdement les ruraux. Et qu'il avait déjà dénoncé en son temps en qualité de président du syndicat de gestion du centre de Fruges. Rigueur budgétaire oblige, certains centres de première intervention (CPI) comme Lisbourg ont été rayés d'un coup de plume dans le schéma départemental. Leur présence avait pourtant été jugée indispensable de par leur éloignement du CIS. D'autres comme Fressin, Embry, eux aussi retenus, devront payer le prix fort pour conserver leurs sapeurs pompiers volontaires. Jean Jacques Hilmoine y voit là les conséquences néfastes de la décentralisation du gouvernement actuel. De son côté Le conseiller général Jean Marie Lubret a souhaité : "la nécessité absolue d'être à l'écoute des gens pour une réaction rapide et appropriée". Enfin, le capitaine médecin Didier Delette ne comprend pas non plus cette situation. Avec ses collègues il avait mis sur pied un service d'urgence de proximité performant, qui plus est doté d'un matériel moderne au même titre que le SAMU, qui fonctionnait à la perfection en liaison avec les pompiers de Fruges. Seulement maintenant il ne sert plus à rien alors que les besoins de la population sont restés les mêmes.