Lors d'une conférence de presse, Jean-Jacques Hilmoine et Jean-Claude Leroy ont annoncé la construction d'un nouvel abattoir à Fruges

La fermeture de l’abattoir de Boulogne sur Mer a précipité les choses dans le monde fermé de la viande et suscité quelques inquiétudes chez les éleveurs. En outre, comme l’ont expliqué jeudi après-midi lors d’une conférence de presse sur ce sujet, Jean-Claude Leroy, député et vice-président du conseil général et Jean-Jacques Hilmoine, maire de Fruges et président de la communauté de communes, avec la baisse de 16 000 tonnes de tonnage, la construction d’un abattoir industriel régional, n’était plus de mise. Il fallait donc prendre une décision intermédiaire et l’abattoir de Fruges semblait le mieux placé. Car tout était cadré et en outre il a toujours eu le soutien des conseils général (qui n’a jamais varié dans sa décision) et du conseil régional. Il s’agira donc d’un abattoir pour les filières courtes, multi-espèces (bovins, veaux, porcs, agneau, mais aussi gros gibiers et autruches), abattues actuellement en Belgique) prévu au départ pour 6 000 tonnes soit le tonnage de l’abattoir actuel. Mais tout est prévu en conséquence pour qu’il soit évolutif et puisse s’adapter à la demande pour passer à 10 000, 12 000 tonnes, voir plus. Avec la possibilité de la construction de salle de découpe par exemple pour les producteurs locaux pour leur vente à la ferme. Il sera construit à la sortie de Fruges, sur la troisième tranche de la zone d’activités légères de la Petite Dîmerie, pour un coût estimé à 6,5 millions d’euros. Jean-Claude Leroy a de son côté évoqué le côté aménagement du territoire rural et la construction d’un nouvel outil performant en plein cœur d’une région d’élevage, faisant de Fruges un pôle viande incontournable. Depuis un certain temps déjà, le conseil général travaille en ce sens en aménageant le réseau routier pour son désenclavement. Outre la valorisation des produits, leurs transformations sur place induiront des créations d’emplois obligatoirement. Il s’agira donc d’un abattoir public à gestion privé avec la création d’une société d’exploitation mixte locale (SEML) et au départ un capital de 100 000€. Pour éviter la mainmise d’une entreprise quelconque, la communauté de communes détiendra 75 %de ce capital avec dix élus. Le reste étant réparti à parts égales par 4 collèges : éleveurs, bouchers, chevilleurs et investisseurs, chacun deux représentants. Un collège comprenant un membre des chambres d’agriculture, de commerce, des métiers du conseil général et régional sera chargé, à titre consultatif, de veiller à son bon fonctionnement. La communauté de communes devrait donner son aval le 30 juin prochain lors de son assemblée générale et l’appel de fonds suivra immédiatement. En ce qui concerne la construction proprement dite un BEA (bail emphytéotique administratif) a été mis en place et un appel d’offre sera lancé très prochainement. Il devrait bénéficier de 40% de subventions. Le transfert de l’abattoir actuel au sein de la SEML se fera progressivement et la vingtaine d’employés sera repris dans le nouveau. Cette nouvelle va mettre un peu de baume au cœur des éleveurs et agriculteurs qui traversent actuellement une grave crise de confiance. Jean-Claude Leroy a tenu également à souligner « la ténacité » de Jean-Jacques Hilmoine.